La Tunisie et L’Algerie Visent Haut
Il est vrai que seuls trois films maghrébins – un de l’Algérie et les deux autres de la Tunisie – participent, cette année, à la 14éme édition du Festival international du film de Beyrouth (BIFF) qui se tiendra du 1er au 9 octobre au complexe cinématographique “Planète Abraj” ; toutefois cette participation est de taille.
Ces films ont été primés à plusieurs festivals et ils sont en lice dans deux des trois compétitions officielles du BIFF.
Deux de ces films sont présentés dans le cadre de la compétition des longs-métrages du Moyen-Orient qui regroupe quatre films. Il s’agit de “Bastard” du Tunisien Nejib Belkadhi et de “La preuve” de l’Algérien Amor Hakkar.
Le premier raconte l’histoire de Mohsen, un bâtard qui a toujours été rejeté par les habitants de son quartier pauvre où a lieu une lutte de pouvoir sans merci. Ce film a été couronné au Festival international du film méditerranéen de Tétouan (Maroc) et au Festival du cinéma d’Afrique, d’Asie et d’Amérique latine de Milan.
Quant au deuxième film, il relate l’histoire d’un chauffeur de taxi stérile qui se voit accuser d’adultère par une femme enceinte, mais qui refuse de révéler sa stérilité, au risque de perdre sa femme.
Nabil Asli qui interpréte le chauffeur de taxi a remporté le prix d’interprétation masculine dans un long-métrage au Festival culturel du cinéma maghrébin d’Alger.
“La preuve” est le deuxième long-métrage réalisé par Amor Hakkar après “La maison jaune”.
Il est à noter que la projection de ces deux films se fera en présence de leurs réalisateurs.
La Tunisie est également représentée dans la compétition des documentaires du Moyen-Orient par “Le challat de Tunis” de Kaouther Ben Hania.
Partant d’un fait divers en 2003 devenu légende urbaine en Tunisie, la réalisatrice braque ses projecteurs sur le challat de Tunis : cet homme mystérieux qui aurait agressé plusieurs femmes tunisiennes avec sa lame de barbier, car elles étaient, selon lui, habillées trop à l’occidentale. Les faits se sont déroulés alors que le président Ben Ali était au pouvoir. L’enquête est menée après le soulèvement populaire de 2011.
Kaouther Ben Hania dresse, dans un film d’une durée d’1h30, le portrait d’une société tunisienne en pleine effervescence où le corps de la femme reste un enjeu de taille.